Because entrepreneur is a French word

Tous optimistes

 

Et si la France se remettait à y croire ?

Le courant de pessimisme qui s’immisce dans l’opinion publique a fait des Français l’un des peuples les moins confiants en leur avenir. Quoi qu’il puisse advenir, quoi qu’on puisse imaginer, le futur apparaît nécessairement plus sombre que le passé, au regard d’un âge d’or irrémédiablement révolu, celui d’une croissance forte et du plein emploi. Aujourd’hui, on ne saurait plus faire, les jeux seraient déjà joués ! Sous le pessimisme, on a voulu déceler les prémices d’un déclin, que la crise a rendues d’autant plus perceptibles.

Nous avons cependant l’intuition que cet état d’esprit, qui touche tout particulièrement les élites, ne correspond pas à la réalité. Nous pensons même que le pessimisme est un rideau de fumée tenace : il détourne le regard du dynamisme et de la créativité qui émergent au cœur de la société française. «Halte à la sinistrose, la France a du talent» titrait en une Aujourd’hui en France le 2 mars dernier !
Nous ne savons certes pas de quoi demain sera fait. Nous avons parfaitement conscience qu’il demeure des obstacles et que certains de nos concitoyens ont de bonnes raisons de ne pas être optimistes. Mais nous sommes certains que le présent et le futur nous appartiennent. Les mouvements qui se dessinent, çà et là dans le monde, témoignent de ce que l’avenir d’un pays ne se réduit jamais au destin qu’on a bien voulu lui assigner. La capacité d’épargne de nos citoyens, la croissance démographique, la vitalité des entreprises sont des signes fondamentaux qui prouvent que la France ne va pas aussi mal que le pensent ses dirigeants et ses médias. Les centaines de milliers d’auto-entrepreneurs, les initiatives qui visent à combattre le chômage des jeunes, à trouver des débouchés aux talents dont le pays fourmille, à combler les inégalités sont autant de bonnes raisons de se remettre à y croire.

Aujourd’hui, il ne faudrait pas grand-chose pour que l’opinion publique retrouve confiance. Cassandre, masochistes et autres apôtres de malheur commencent à lasser. Le site www.tousoptimistes.fr a l’ambition de réunir tous ceux qui partagent cette raison d’espérer et s’en donnent les moyens, en témoignent et agissent en ce sens. Il n’offre ni point de vue politique ni échange entre experts, mais il veut ouvrir le débat à chacun et à toutes les initiatives, pour mobiliser ceux qui veulent aller de l’avant. Pour que revienne la confiance, il faut que chacun ait l’occasion de s’en saisir !

Les livres qui ont lancé le mouvement d'optimisme:

Tous les signataires sur le site TousOptimistes.fr

 

Les signataires de l'environnement PME Finance et leurs réactions

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Régis Saleur - CEA Investissement

Régis Saleur dirige CEA investissement, filiale du Commissariat à l'énergie atomique qui fait du financement en amorçage de start up technologique. C'est le leader en France avec 8 à 10 financements par an. Régis Saleur est lui même dans l'amorçage depuis 15 ans.

 

 

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Clean Cells, les médicaments de l'avenir

La crise, déjà terminée ? Après deux années difficiles, le laboratoire vendéen Clean Cells relève fièrement la tête. Son président Olivier Boisteau se montre confiant, et les chiffres aussi : l'activité de la PME a augmenté de moitié au premier trimestre 2011 par rapport à l'année précédente. La société se positionne aujourd'hui sur le marché mondial, et elle développe trois nouveaux projets innovants, tant sur le plan scientifique qu'institutionnel. Les difficultés sont désormais loin derrière : le chiffre d'affaires de l'entreprise a dépassé de 25 % son niveau de 2008, et devrait passer de 2,2 millions à 3 millions d'euros cette année. L'économie redémarre, la médecine est en pleine révolution ; pour Olivier Boisteau, les Français ne se rendent pas compte de la chance qu'ils ont...

Tous Optimistes: Quels sont les projets de Clean Cells aujourd'hui?

Olivier Boisteau: Nous travaillons entre autres sur la mesure de l'efficacité des anticorps thérapeutiques. Ce sont des molécules qui servent à repérer et à soigner les cellules cancéreuses ; elles sont utilisées en complément de la chimiothérapie, et elles augmentent fortement les chances de guérison du patient. Aujourd'hui, plus de 90 % des cancers du sein sont soignés ! Contrairement à la chimiothérapie, ces anticorps ne font aucun dégât dans l'organisme. Ils pourraient augmenter des risques cardio-vasculaires à long terme ; mais on suit de près l'évolution des patients pour améliorer les molécules. On en est déjà à la deuxième génération.

Comment se porte la recherche pharmaceutique aujourd'hui?

Notre industrie est en pleine mutation, notamment avec l'apparition de la médecine personnalisée. Jusqu'ici seuls 10 % des gens répondaient aux médicaments de manière optimale ; désormais on tiendra compte de l'individu dès la conception des produits. M. Durand aura tel traitement, M. Dupont tel autre... On va gagner en efficacité et ça limitera les dépenses de santé.

Et sur le plan institutionnel ?

Ça bouge aussi ! Aujourd'hui l'essentiel de la recherche n'est pas faite en laboratoire, mais dans les universités ; le problème, c'est que les chercheurs s'en tiennent à des essais cliniques et ne passent pas à la phase industrielle. A Nantes nous avons un des plus grands accélérateurs de particules nationaux, mais il n'est utilisé que comme outil de recherche, pas de production... Il faut mieux coupler la recherche académique et l'industrie : les entreprises peuvent supporter les coûts et accélérer la mise sur le marché des produits. Des pôles de compétitivité ont été mis en place pour réunir universitaires, grandes sociétés, PME ; notre société travaille aussi à un type de laboratoire inédit. Les industriels sont en général très enthousiastes, reste à convaincre les chercheurs ; ils ont trop souvent l'impression qu'on veut leur voler leur travail pour faire de l'argent... Au final, les plus capitalistes ne sont pas ceux qu'on croit. Il faut que l'état d'esprit évolue dans la recherche publique.

Mais si la mise sur le marché s'accélère, ne risque-t-on pas de mettre en vente des médicaments à risques ? Que faire du principe de précaution ?

Nos experts sont prudents ! Si l'on excepte, bien entendu, certains laboratoires malhonnêtes ; dans notre milieu, on sait qui est Servier, et on ne peut pas généraliser son attitude. Au contraire, on peut reprocher à l'AFSSAPS* d'appliquer beaucoup trop le principe de précaution... J'étais à l'Assemblée récemment, et le docteur Friedman, l'inventeur du bébé-éprouvette, disait que le système actuel ne lui aurait pas permis de développer la fécondation in vitro. Le principe de précaution n'est pas guidé par les spécialistes, mais par les médias ; il y a une pression sociale forte... Les gens pensent avoir accès à toutes les informations sur Internet, mais il y a aussi beaucoup de bêtises. Aujourd'hui on est angoissé, on essaie de tout cadrer ; mais je pense qu'on finira par revenir à plus de raison. Il faut accepter qu'on ne maîtrise pas tout dans la vie...  Mais ça évolue : le Sénat vient de rejeter la loi de bioéthique, parce qu'il veut faire avancer la recherche sur les cellules souches. C'est très bien, parce qu'on a des spécialistes en France qui font des choses extraordinaires !

Le Président Sarkozy et son homologue italien ont réaffirmé hier leur volonté d'un contrôle renforcé de l'espace Shengen... Le contrôle des flux migratoires est-elle aussi une forme de principe de précaution ?

Les gens qui viennent des pays arabes aujourd'hui ne vont pas forcément rester longtemps en Europe, ils attendent juste la mise à mort des dictateurs. Et parler d'immigration en période électorale m'agace ; il faut parler des vrais problèmes. L'Europe souffre de n'être pas assez forte, et la fermeture des frontières ne va rien arranger. Ça ne peut que créer de l'animosité... Il faut reconnaître que les immigrés font aussi le travail que d'autres ne veulent pas faire. Et étrangement, ça ne dérange personne que la France accueille des médecins roumains pour faire face à la pénurie de généralistes. Tout ça masque une question d'ethnie et de niveau social... C'est très malsain. Là aussi, j'espère qu'il y aura une prise de conscience.

Propos recueillis par Bastien Charbouillot

*Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé, chargée d'assurer la sécurité sanitaire des médicaments.

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Un été de plomb : François-Xavier Chevallier et les cycles longs

Le bonheur économique : c'est le titre que François-Xavier Chevallier donnait à son essai de macroéconomie en 1998 - prix Turgot en 1999. La crise asiatique battait son plein, tandis que le chômage et la précarité planaient encore sur les économies européennes. Et pourtant le responsable stratégie de BNP Gestions annonçait le démarrage d'un nouveau cycle long d'expansion... En 2007, la crise financière ne l'empêcha pas non plus de créer sa propre société de conseil en gestion de portefeuilles, Alpha Mining, toujours active aujourd'hui. Dix ans après sa publication, François-Xavier Chevallier fait toujours preuve du même optimisme : pragmatique, lucide et combattif.

Tous Optimistes : Qu'est-ce qui vous fait penser qu'une période de prospérité s'est ouverte en 1997 ?

François-Xavier Chevallier : L'ouverture d'un cycle Kondratieff a besoin de deux ingrédients : un dividende démographique, c'est-à-dire une augmentation importante de la population active, et une révolution technologique. Après la chute du Mur de Berlin, c'est l'ensemble de l'ex-bloc communiste qui s'est converti au capitalisme : la population active mondiale est passée de 1,5 milliards à 3 milliards d'individus ! Ces pays émergents ont intégré peu à peu à l'économie de marché, avec l'ambition  de rattraper le niveau de vie occidental. A la même période, l'usage d'Internet s'est généralisé dans les pays occidentaux. Ces derniers ont investi massivement dans les économies émergentes, tirant les prix à la baisse. Et ça a porté ses fruits : le PIB de la Chine affichait 1400 milliards de dollars en 2002, il a atteint 5700 milliards en 2010, dépassant celui du Japon. C'est une belle réussite ! Même si ce cycle bénéficie bien plus aux pays émergents, les pays avancés ont tiré de gros gains de pouvoir d'achat sur les biens industriels fabriqués ailleurs.

Et pourtant, la crise financière éclatait dix ans après... Comment l'expliquez-vous ?

C'est le passage du printemps à l'été... La fin de l'âge d'or du cycle. La croissance mondiale continue et va continuer ; mais elle sera accompagnée de crises en grappes, d'émeutes de la faim, de turbulences politiques - les révolutions dans les pays arabes... La transition est difficile parce que le monde n'a jamais été confronté à un tel changement. La population active a été multipliée par deux ! C'est un retour au défi malthusien : comment prendre en charge une population aussi nombreuse ? On peut penser que le progrès technologique va régler la question, comme pendant la révolution industrielle. Mais l'accélération de la croissance est telle qu'on risque une catastrophe écologique majeure. C'est un énorme défi.

L'agence de notation financière Standard and Poor's vient d'annoncer qu'elle abaissait la perspective des Etats-Unis de stable à négative. Comment percevez-vous cet avertissement ?

C'est un message très positif. Les Américains doivent balayer devant leur porte sur le plan budgétaire... Mais ils ne sont pas les seuls. Il faut prendre ce message pour nous Français, surtout quand on exige du Portugal et de la Grèce des sacrifices considérables. Notre pays s'est trop souvent comporté comme un enfant gâté : nous vivons sur nos acquis et nous avons laissé passer des chances. Quand les Chinois travaillent 56h par semaine, on ne peut pas se contenter de 35h. Si nous sommes les seuls à jouer l'interventionnisme et l'assistanat, on va droit vers la situation grecque... Le monde entier est embarqué dans une même direction, et on risque de rester sur le bord du chemin.

Quelle solution apporter à ce constat sévère ?

Précisons d’abord que la situation financière de la France aujourd’hui est moins mauvaise que celle de certains de ses pairs AAA, notamment en termes de ratio Dette/PIB (85%) et de déficit budgétaire (-6%). Le bilan du gouvernement actuel est donc loin d’être négatif, singulièrement grâce à la réforme des retraites. Mais la situation reste fragile, et l’approche des élections en 2012 ouvre la voie à des surenchères démagogiques quant à la capacité de créer de nouveaux emplois publics. Il faut encore transformer l’essai dans un sursaut gaullien, comme le pays en est capable dans les moments difficiles. Il y a un grand travail de « pédagogie économique » à accomplir... Il faut demander aux Français de se retrousser les manches et de renoncer une fois pour toutes à leurs vieilles lunes. La période est difficile mais pleine d'opportunités. Et c'est en se serrant les coudes qu'on y arrivera : il faut développer la concertation, peut-être sous la forme d'une coopération à l'allemande entre les syndicats et les entreprises. Mon optimisme est un optimisme de combat !

Propos recueillis par Bastien Charbouillot
 

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Nina Mitz : "Il faut regarder devant nous"

Comment s'exprimer lorsque l'orage gronde ? En la matière, Financial Dynamics est devenue spécialiste. Communication de crise, développement d'image, relations avec les marchés financiers ou avec les gouvernants : cette société est aujourd'hui un des leaders mondiaux de la communication stratégique. En France, Nina Mitz emmène une équipe de plus de mille personnes. Autrefois conseillère auprès du Ministère des Finances, cette dirigeante expérimentée travaille aux prises avec l'actualité, aussi bien économique que politique. L'occasion pour elle d'apercevoir trois signaux très positifs pour l'avenir : la résistance de l'économie française, la jeunesse et les échéances électorales.

Tous Optimistes : Etes-vous optimiste aujourd'hui pour l'économie française ?

Nina Mitz : Oui, tout à fait. Notre pays a plutôt bien résisté à la première vague de la crise. Nous avons beaucoup moins souffert que d'autres pays comme l'Espagne, le Portugal, l'Irlande... Cela parce que nous avons un système économique relativement harmonieux ; il y avait un filet de sécurité et il a fonctionné. Maintenant l'avenir est plutôt rose ! Un grand nombre d'entreprises françaises, aussi bien au CAC 40 que parmi les PME, sont toujours leaders dans le monde. Notre industrie n'a pas à s'inquiéter : avec l'automatisation croissante, le coût de la main-d'oeuvre finira par être un facteur négligeable, et on pourra même réindustrialiser. Au lieu de s'apitoyer sur le passé, il faut regarder devant nous.

Après 2008, avez-vous observé des changements dans les pratiques de communication économique ?

La crise a été un coup de gong... Il y a des sociétés qui fonctionnent différemment. J'ai le sentiment qu'on travaille plus sur des messages, moins sur la starisation des PDG. C'est important aujourd'hui de communiquer sur du concret, et de ne pas simplement faire de l'image.

Et dans le monde politique ?

La communication politique aujourd'hui est désastreuse... Elle paraît beaucoup trop artificielle; on mélange les outils et le message. Nos politiques sont prisonniers de gourous de la communication - et je sais de quoi je parle... Pour ma part, j'ai toujours cru en l'intelligence populaire : il n'y a pas d'avenir pour les opinions qui varient au gré des sondages. Les Français ont besoin d'une vision d'avenir claire, et de quelqu'un qui puisse capter personnellement ces aspirations. Celui qui gagnera, c'est celui qui sera capable de recréer de la confiance, pas de jouer sur les peurs.

La question des revenus financiers est revenue aujourd'hui au cœur de l'actualité politique. Le gouvernement veut imposer des primes aux salariés, le PS veut moduler les charges fiscales en fonction de l'investissement des bénéfices... Quel regard portent le monde de l'entreprise sur ces mesures?

Il y a clairement une trop grande déconnexion de la sphère économique et de la sphère politique. On a toujours l'impression qu'ils ne se parlent pas... Si la confiance est l’un des moteurs de la croissance, je ne suis pas sûre que ce genre de propositions aient vocation à l’encourager. A ce stade, il me semble que les acteurs économiques observent ces gesticulations politiques avec amusement sinon stupéfaction.

Vous avez recruté récemment trois jeunes collaborateurs. Êtes-vous optimiste pour la jeunesse de notre pays, notamment en matière d'emploi ?

C'est même les jeunes qui me rendent optimiste ! Nous avons aujourd'hui une jeunesse vive, travailleuse, extrêmement bien formée sur le plan universitaire. Cette jeunesse voyage, s'intéresse au monde qui l'entoure, et elle n'a plus l'ambition d'être fonctionnaire. C'est là une vraie nouveauté : les jeunes ont l'esprit d'entreprise. Et c'est justement ce que les employeurs recherchent : avant c'est les diplômes qui faisaient la carrière, mais aujourd'hui on prend en compte les capacités concrètes. On recherche d'abord un apport créatif et personnel, des gens qui ont envie de se battre, de réfléchir. C'est une ouverture nouvelle. Et le mélange de personnes de formations différentes est très enrichissant !

Propos recueillis par Bastien Charbouillot

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Thibaut Bechetoille : "Il faut faire confiance aux dirigeants économiques"

Une stratégie peut décider d'un destin, et un homme transformer une entreprise. Lorsque Thibaut Bechetoille prend la direction de Qosmos en 2005, il s'agit encore d'une petite société de logiciels ancrée dans le monde universitaire. Entre 2005 et 2010, le taux de croissance annuel grimpe entre 60 et 70 %. Qosmos a désormais des bureaux à Washington et Singapour, elle se positionne au niveau mondial ; la société travaille avec Hewlett Packard et les principaux acteurs de la sécurité réseau. Thibaut Bechetoille a donc tout pour être optimiste, et c'est peu de choses de le dire. Pourtant, fort de ses vingt ans d'expérience, il préfère garder la tête froide. Pratique régulière du sport, investissement associatif : ce PDG mène un train de vie équilibré, et veut avant tout faire profiter ses pairs de son expérience.

Tous Optimistes : Quelle est la spécificité des produits que Qosmos développe ?

Thibaut Bechetoille : ixEngine est une base de données qui peut avoir des applications très différentes. Elle peut servir à optimiser les réseaux informatiques en établissant des priorités entre les flux d'information. Mais elle est aussi très utilisée dans la mesure d'audience sur le Web, surtout depuis que l'ensemble des médias se développe sur Internet ; et elle permet de reconnaître les applications qui attaquent le réseau. Cette polyvalence a garanti la fiabilité de la technologie, et nous a aidé face à l'instabilité des marchés de l'informatique.

Comment expliquez-vous le succès de votre entreprise ?

Bien entendu, il y a l'innovation technologique, le potentiel de nos logiciels ; mais aussi et surtout l'analyse stratégique qui l'a valorisée. Dans un océan rouge, rempli de requins, on ne peut pas se développer... Alors que dans un océan bleu, sans concurrence, on peut mettre en place ses propres règles et ses propres différenciations.

Quels conseils donneriez-vous aujourd'hui aux start-ups qui veulent suivre vos pas ?

Des conseils stratégiques avant tout. Quand on est une société de technologies, il faut se positionner immédiatement au niveau mondial. Il y a encore trop firmes nationales qui misent d'abord sur le marché français, puis sur l'export. C'est une des leçons que j'ai retenues de ma carrière américaine. Ensuite, il faut savoir recourir à des sociétés de consultants lorsqu'on a besoin de compétences pointues : marketing, communication, ressources humaines... Une start-up n'a pas forcément besoin d'un salarié pour ça, et un consultant pourra accélérer le business.

L'actualité économique vous donne-t-elle des raisons d'être confiant dans l'avenir ?

Notre pays garde un certain nombre d'atouts sur la scène internationale : l'expertise et le savoir-faire de ses ingénieurs, le dispositif Oseo, un contexte fiscal très favorable... Mais son marché du travail manque toujours de compétitivité.

Le gouvernement a annoncé la mise en place d'une prime de mille euros pour les salariés lorsqu'une entreprise de plus de cinquante personnes verse des dividendes. Quel regard portez-vous sur ce projet ?

Vous savez, la politique de Qosmos va bien au-delà de cela... Et pourtant nous ne versons de dividendes à personne. Chez nous tous les employés ont droit à un plan d'épargne-entreprise et un plan d'options dès leur arrivée, puis on leur en attribue d'autres en fonction de leur performance. On s'investit beaucoup sur la question des ressources humaines... Et pas sur le seul plan financier. J'ai toujours attaché de l'importance à l'équilibre entre vie professionnelle et personnelle, et j'essaie aussi de diffuser cela parmi mes employés. Je crois qu'aujourd'hui, il faut faire confiance aux dirigeants économiques. Chaque dirigeant doit se sentir investi d'une responsabilité et agir en conséquence. Je fais moi-même partie de trois associations de chefs d'entreprise : je suis notamment bénévole pour le réseau Entreprendre, où je coache de jeunes entrepreneurs. En France l'Etat veut se mêler de tout, mais les Anglais disent : "Si on prend un chien pour garder sa maison, pas besoin d'aboyer soi-même".

Propos recueillis par Bastien Charbouillot.

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Paris Business Angels : "Je réinvestis ce que la société m'a permis de gagner"


Face aux excès de la finance, le capitalisme se cherche aujourd'hui une nouvelle religion. Et la bonne parole, c'est peut-être celle des Business Angels. Cadres d'entreprise, héritiers fortunés, décideurs en retraite ; ils sont près de 4000 en France, pour un investissement total de 60 M € en 2010. Ne tombons pas dans l'angélisme pour autant : ces investisseurs savent aussi calculer leur intérêt, mais pour mieux aider les jeunes entrepreneurs. Tanguy de La Fouchardière est le Président de Paris Business Angels, le réseau le plus important de France. Il a réuni ses collaborateurs autour d'un objectif de développement économique, bien plus que par appât du gain. Une raison de plus d'être optimiste.

Tous Optimistes : La conjoncture actuelle vous donne-t-elle bon espoir ?

Tanguy de La Fouchardière : De toute manière, il faut toujours y croire ! Et puis nous n'avons pas traversé de tsunami économique. La crise a eu un impact sur les plus faibles, c'est certain ; mais elle n'a pas changé grand chose pour la majorité des gens. Et pourtant on se lamente... On se jette de la cendre sur la tête en disant qu'on est moins bons que les Allemands, alors que c'est faux : on a d'autres atouts, d'autres valeurs. Nos difficultés sont autant de possibilités de rebondir, de créer des valeurs différentes... Et je ne vais pas me laisser abattre !

Justement, le développement d'associations comme la vôtre n'est-il pas une bonne raison d'être optimiste ?

Absolument. On attire de plus en plus d'investisseurs avec des capacités importantes. C'est la preuve qu'en France, il y a de l'argent disponible, prêt à être investi ! Et pas seulement dans des planques fiscales : nos investisseurs préfèrent se mettre au service du développement économique plutôt que de spéculer. Certains remettent aussi dans le circuit de l'argent qu'ils ont gagné au jeu de la finance. Je réinvestis ce que la société m'a permis de gagner, en misant sur des PME innovantes... Et cela à un moment où on n'a pas toujours les fonds ou les capitaux-développement. C'est un risque total, mais ces gens sont prêts à le prendre.

Et côté entrepreneur ? Quels sont les projets innovants en France aujourd'hui ?

On reçoit entre 700 et 800 dossiers d'entreprise par an. Il y a plein de bonnes idées... Ce sont généralement de nouveaux modèles de services qui tirent parti des technologies modernes - par exemple une société de services à la personne qui économise ses frais de gestion en mettant en place un back office automatique ; ou encore une boucherie en ligne avec la qualité d'une boucherie de quartier... Et c'est l'avenir. Il ne faut pas oublier que les entreprises du CAC 40, ce sont des PME qui ont très bien réussi... Et pour que toutes ces jeunes pousses grandissent, il leur faut des tuteurs.

Avec la loi sur le voile ou le débat sur la prostitution, la place de la femme dans la société est aujourd'hui au cœur de l'actualité politique française. Quelle est la situation dans le monde économique ?

Chez les investisseurs, il y a un problème d'ordre sociologique : traditionnellement, c'est l'homme qui gère la fortune... Par contre, il y a de plus en plus de femmes entrepreneurs, et ça c'est très bien ! Ce sont des personnes très fortes, très sérieuses. J'ai notamment travaillé avec deux femmes de 30-35 ans qui montaient un site de listes de mariage. Une affaire impeccable, très bien menée. Quant au voile, je trouve qu'on en parle trop et qu'on stigmatise... On joue sur les peurs des gens. Regardez la montée de l'extrême-droite en Finlande, alors même qu'il n'y a presque pas d'immigration là-bas !

Y a-t-il, dans l'actualité politique, des événements qui vous donnent aussi des raisons d'être optimiste ?

Pas dans l'actualité politique française, en tout cas. Aujourd'hui, le gouvernement, c'est une véritable cacophonie : on rattrape les bêtises de l'un, on lance des idées au vol, comme cette prime de mille euros... On a une bonne Ministre de l'Economie, qu'on la laisse travailler en paix ! A l'inverse, il y a toute une série de concertations syndicales qui marchent, dont on ne parle pas. Avant, les négociations syndicales c'était la compromission, mais ça a beaucoup changé ; aujourd'hui le MEDEF est bien tenu, il est proche des PME et défend une morale, une vision, qui gagnerait à être mise en avant.

Propos recueillis par Bastien Charbouillot.

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Michel Fernez - Société Générale

Michel Fernez, directeur de la Société Générale pour l'Aube et la Haute Marne, a signé la convention de partenariat Oséo - CIC Est - Société Générale - Crédit Agricole et Champagne Ardenne Angels lors de l'événement "Financer les PME" à Troyes.

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Frédéric Zablocki - Entrepreneur Venture

Frédéric Zablocki est le directeur général d'Entrepreneur Venture, une société de gestion qui finance exclusivement les PME. Entrepreneur Venture gère 300 millions d'euros destiné au financement des PME et a soutenu 71 PME.

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Eric Vigneron - LDR Médical

Eric Vigneron est le directeur général adjoint de LDR Médical, une PME qui fabrique des implants et des prothèses pour la colonne vertébrale, commercialisés à l'international. Malgré la crise, LDR a gardé confiance grâce à des commandes toujours nombreuses et des investisseurs très présents.

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Pierre Remy - Managing Partner / Rotschild & Cie

Pierre Remy s'occupe au sein de la banque Rotschild de l'investissement dans les PME en forte croissance, et particulièrement dans le secteur médical. Rotschild a investi dans LDR Médical en 2003, alors que la société était encore une jeune pousse. Pour Pierre Rémy, "le secteur médical a mieux résisté à la crise que les autres, mais il reste un optimiste-réaliste".

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Ida Oltra : "L'anticipation permet de garder confiance"

Les crises, politiques ou économiques, peuvent toujours être surmontées par une gestion intelligente. À Colmar, 2io Conseil et ses dix employés en sont la preuve vivante. Ida Oltra a fondé cette petite société de prestations informatiques en 1998. La crise de 2008 l'a frappée de plein fouet, mais ça n'a pas empêché cette optimiste convaincue d'aller de l'avant. Retour sur un parcours exemplaire à bien des égards.

Tous Optimistes : Faites-vous partie des miraculés de la crise ?

Ida Oltra : Bien au contraire... En 2008, nous avons perdu 35 % de notre chiffre d'affaires. Pourtant j'ai décidé de ne pas licencier ; nos ingénieurs ont accepté de faire du chômage technique, mais ils sont tous restés dans l'entreprise. A l'époque, toute une série de réunions type "SOS Crise" s'organisaient... Mais plutôt que de nous laisser aller à écouter notre entourage, nous avons décidé de préparer l'après-crise. Puisqu'il y avait moins de commandes à traiter, nous avons misé sur la recherche-développement... Il y avait des outils politiques à notre disposition, et le crédit impôt-recherche nous a beaucoup aidé. On crie toujours haro sur nos gouvernants, mais là il faut dire bravo !

Vos investisseurs vous ont-ils soutenu ?

À ce moment-là, les banquiers avaient tendance à fermer les robinets... Nous avons joué cartes sur table, et nous sommes allés vers eux pour leur expliquer nos projets, leur montrer notre optimisme. Bien entendu, ça demande une bonne gestion de trésorerie et un bon esprit d'entreprise. Mais ça a fonctionné ! L'an dernier, nous étions la première société à présenter un bilan à nos trois banques. Résultat : nous avons obtenu tout ce qu'il nous fallait pour 2011. Parallèlement, les grandes sociétés à qui nous offrons nos prestations (Rhodia, BASF, etc.) ont eu de bons résultats : nous leur avions fait des propositions, ils ont répondu et relancé les commandes. Si bien que finalement, nous sommes en train de recruter deux personnes supplémentaires.

Qu'est-ce que vous aimeriez voir évoluer dans le monde de l'entreprise ?

Aujourd'hui, la difficulté, c'est la lenteur des grandes sociétés. Nos acheteurs prennent des décisions tardives, alors qu'ils n'ont rien à y gagner. Ce sont devenues de véritables machines administratives... Dans l'embauche aussi, on est dépassé par la paperasse... Alors qu'il faut souvent compter un an avant de se rendre compte si quelqu'un travaille bien.

Y a-t-il dans l'actualité des événements qui vous rendent optimiste?

Je pense que les révolutions arabes sont un peu utopiques, mais j'espère qu'elles pourront aboutir... Même si elles m'ont directement posé problème ! Nous avions commencé à travailler avec le Maghreb l'an dernier ; nous étions suivis par quinze sites en Tunisie, dont le secrétariat à l'industrie... La révolution a tout fait tomber à l'eau. Mais là aussi, je suis restée optimiste : nous avons gardé contact et remis nos projets au mois de septembre. L'essentiel, c'est d'anticiper ; ces révolutions vont ouvrir des marchés pour les entreprises. Il faudra alors être le premier sur le terrain !

Et dans votre quotidien, qu'est-ce qui vous fait aller de l'avant ?

J'ai la chance d'habiter dans une ville de carte postale... Et de travailler dans la plus belle maison classée de Colmar ! Il y a encore des peintures d'époque Renaissance... Lorsque le maire nous a présenté ces "bureaux", j'ai cru qu'il se moquait de moi. Et ça joue sur le moral de l'équipe, et sur les partenaires ; aujourd'hui, les investisseurs préfèrent toujours nous rendre visite, et ils en profitent pour visiter.

Propos recueillis par Bastien Charbouillot.

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Bernard Coupez : "Un pessimisme de bon aloi"

Bernard Coupez est aujourd'hui chargé du suivi des Affaires règlementaires européennes pour la BNP Paribas, dans le métier de la gestion d'actifs. Enseignant la finance à l'université Paris 2, il a aussi été analyste financier ; l'humeur des marchés le connaît, celle des Français tout autant...

Tous Optimistes : Le monde de la finance vous donne-t-il bon espoir ? Quels changements avez-vous observé depuis la crise de 2008 ?

Bernard Coupez : L'ambiance a évolué. Il y a quatre ans, ceux qui parlaient de finance responsable faisaient sourire... Aujourd'hui c'est un discours qui intéresse. Mais beaucoup continuent à faire comme si rien ne s'était passé. Et la crise des subprimes n'a pas affecté tous les pays de la même manière : en Asie, on l’a vue principalement comme une crise de la banque occidentale, et les acteurs se sont moins sentis concernés.

Les règles du jeu ont-elles changé ?

Non, elles étaient déjà là. Mais on les sentait moins présentes, on ne les appliquait pas strictement en toutes circonstances. Aujourd'hui fait plus attention ; le bon risque, c'est celui qui est contrôlé. On met plus l'accent sur l'éthique des postulants quand on confie des responsabilités. Mais il y aura toujours des gens malhonnêtes...

Quels autres éléments positifs retenez-vous de l'actualité récente ?

La mise en place d'un Fonds européen de stabilisation financière... Ça n'a pas été facile, mais elle a finalement abouti ; puis le Mécanisme européen de stabilité a été adopté ce 21 mars. Les discussions de Bruxelles sont souvent interminables, mais aujourd'hui tout le monde a compris qu'il fallait se montrer raisonnable. Le soutien aux pays en difficulté, au Portugal ou à la Grèce, étaient des mesures inéluctables. Ça ne résout pas tout : quand on vous donne une bouée, vous n'allez pas forcément savoir nager... Mais on est sur la bonne voie. La solidarité européenne a été galvaudée pendant des années ; on avait perdu l'esprit optimiste de sa construction. Lorsque Jean Monnet fondait la Communauté du Charbon et de l'Acier, personne ne savait où on allait. Il fallait y croire...

Et les Français n'y croient plus beaucoup, si l'on suit les sondages... Comment expliquez-vous ce déclinisme ?

Les marchés financiers portent une idée simple, celle que les représentations collectives sont souvent erronées. Le déclinisme est une tendance récurrente dans la pensée collective depuis des années. Dans les années 1950, on s'interrogeait beaucoup sur l'avenir : que deviendraient les colons après la décolonisation, comment les boutiquiers résisteraient-ils aux hypermarchés... ? Il est toujours plus facile de voir un monde qui disparaît que de voir celui qui apparaît ; alors on se cramponne à son environnement proche, en espérant qu'il ne se dégradera pas trop. Mais surtout, si l'on observe de plus près les sondages, on voit que les Français sont souvent pessimistes quant à l'avenir de notre société, mais qu'ils ont beaucoup d'optimisme sur le plan personnel. Finalement, c'est juste le signe d'un manque d'ambition sociale. Le pessimisme français est un pessimisme de bon aloi...

Propos recueillis par Bastien Charbouillot.

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Frédéric Hermelin : "L'optimisme, c'est quelque chose qui se décide"

Le déclin de la France est-il une fatalité ? Frédéric Hermelin pense au contraire que notre pays a un rôle à jouer. Au quotidien, il rencontre des entrepreneurs pleins d'idées, qu'il accompagne dans leur implantation au Royaume-Uni. L'agence gouvernementale britannique pour laquelle il travaille, UK Trade & Investment, a apporté son soutien à 759 projets en 2009-2010, dont 99 en provenance de France - générant au passage 94.000 emplois outre-manche. Lui s'occupe des projets Internet, toujours en plein essor...

 

Tous Optimistes : Comment se porte le marché du Web français aujourd'hui?

Frédéric Hermelin : Google vient justement de publier une étude : selon eux, Internet aurait créé 700 000 emplois en France en 2010, et les prévisions sont équivalentes en 2011. Internet a de belles perspectives devant lui ! Aujourd'hui, les patrons du web arrivent de plus en plus à financer leurs projets à partir de leurs fonds, en prenant exemple sur Meetic, sur PriceMinister, etc. Et ça, c'est un vrai signe positif.

Après Facebook et l'IPhone, quel est l'avenir des NTIC (Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication) aujourd'hui ?

Pour les adultes de la génération Y*, c'est juste normal d'avoir un Smartphone ; les réseaux sociaux se sont banalisés, ils vont continuer à se développer. Inversement, la Silver Generation se met de plus en plus à l'e-commerce...  Et on est à peine au début d'un champ de possibles ! On travaille actuellement à des logiciels de paiement à distance sur mobile. Avec d'autres applications, l'usager pourra scanner les codes-barres en supermarché pour avoir les tarifs, les avis de ses amis sur les produits ; ou photographier des villas dans la rue pour avoir leur prix... Pour les entrepreneurs, c'est encore le Far-West, mais il y a énormément de choses à faire.

Y a-t-il encore un manque sur le plan légal ? La législation a-t-elle rattrapé le phénomène ?

L'acteur public veut réguler, mais pas forcément à bon escient... Le Parlement européen vient de voter une directive sur les droits des consommateurs, qui risque de bouleverser l'e-commerce. On adopterait un système à l'allemande, où le consommateur peut commander un produit sur plusieurs sites et ne garder que le premier arrivé... Si on met ça en place en France, on risque de pénaliser la filière, notamment face aux acteurs américains. Il faut une vraie concertation.

A ce propos, quels sont les atouts et les faiblesses des entrepreneurs français face à la concurrence internationale ? Quel bilan faites-vous de votre expérience avec le Royaume-Uni ?

Le marché anglais a plus de maturité, notamment en termes de marketing ou de vente, mais la concurrence y est plus dure... Notre atout, c'est la créativité. Les Français sont particulièrement bons pour innover.

Cette créativité entrepreneuriale est-elle bien soutenue aujourd'hui ? Que proposeriez-vous d'autre ?

Il y a déjà un certain nombre de mesures qui vont dans le bon sens : la défiscalisation de l'ISF en cas de financement de jeunes sociétés, ou l'apparition du statut d'autoentrepreneur. Mais à chaque fois on ouvre les vannes puis on les coupe juste après... L'action politique manque terriblement de continuité, on se contente d'arbitrages à court terme. Il y a encore des choses à faire : aujourd'hui, on pourrait défiscaliser une part des résultats des grosses entreprises pour alimenter un fonds d'investissement. Les grands doivent aider les petits ; cela dit il ne faut pas non plus leur couper les vivres. Les uns ont besoin des autres, et vice et versa.

Le contexte politique vous rend-il optimiste ?

Je crois qu'il faut sortir des faux clivages. Les hommes politiques doivent revenir à un discours vrai, quitte à prendre des décisions pas forcément populaires... Et l'entrepreneur doit être placé au cœur de la réflexion. Il y aura toujours des raisons de ne pas agir ; mais l'entrepreneur, c'est justement celui qui trouve une raison de faire et qui s' accroche ! C'est un parti-pris de vouloir faire pleurer dans les chaumières... L'optimisme, c'est quelque chose qui se décide.

Propos recueillis par Bastien Charbouillot.

*terme sociologique désignant les personnes nées dans les années 1980-1995, qui ont grandi avec les NTIC.

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Inopro: une entreprise zen à Villard de l'An

Lorsqu'il a fondé sa société de modélisation numérique à Villard de l'An il y a dix ans, Hervé Rouch a récolté plus d'un sourire amusé. Les services développés par Inopro sont destinés aux grands acteurs de l'industrie, et la petite bourgade est plus connue pour ses pistes de ski que pour ses zones industrielles... Aujourd'hui, après deux ans de crise économique, Hervé Rouch et ses neuf employés auraient plutôt tendance à faire envie. Mais l'entrepreneur reste modeste et philosophe.

Tous Optimistes : Qu'est-ce qui vous rend optimiste aujourd'hui ?

Hervé Rouch : Vous savez, quand on a une démarche entrepreneuriale, cette question ne se pose plus. L'action et le dynamisme répondent directement à l'optimisme... Conjoncturellement parlant, ça bout. Nous avons dû beaucoup démarcher nos clients les premières années ; mais depuis 2006-2007, de plus en plus de chefs de projet compétents, formés au marketing dans leur école d'ingénieur, ont misé sur notre développement. C'est la réussite de notre positionnement ; la crise ne nous a même pas atteint, à part peut-être ce dernier mois. Mais je serais tout aussi optimiste si Inopro était en faillite ; l'optimisme, c'est avant tout un état d'esprit !

Y a-t-il alors dans l'actualité des événements qui justifient votre optimisme?

Il faut déjà sortir d'une interprétation a priori pessimiste de l'actualité...  Je pense notamment au Japon, où j'ai vécu dans les années 1980. Quand on voit comment les chaînes de télévision françaises ont dramatisé les choses... J'étais en vacances dans l'ouest du pays le lendemain du tremblement de terre ; et c'était une journée comme une autre pour les Japonais. Les gens étaient tranquilles et nous ne nous sommes rendus compte de rien. Pourtant, la télévision japonaise faisait circuler l'information en boucle et envisageait déjà le problème nucléaire. Il faut dédramatiser : même à Tokyo, le tremblement de terre s'est souvent résumé au fait de devoir rentrer chez soi à pied... J'y suis passé le 18 mars, et la ville avait une apparence tout à fait habituelle. J'ai juste remarqué que quelques trains rapides avaient été supprimés. Pour les Japonais, les catastrophes font partie de la vie, et nous gagnerions à nous inspirer des philosophies orientales.

Il y a bien aussi du positif dans l'actualité de l'hexagone. Par exemple, Pôle Emploi prévoit une réduction de 55.000 du nombre de chômeurs en France en 2011...

Oui, en ce moment on sent que les lignes bougent, que les gens se réengagent en politique, dans les associations... Concernant le chômage, c'est aussi une question d'optimisme : il faut que les gens soient dans l'action. Dans un entretien, on repère très vite quelqu'un qui est moteur. Et ce n'est pas une question d'études ; j'ai même l'impression que les étudiants ingénieurs perdent très souvent le contact avec le concret... Et dans les petites structures on ne peut pas attendre, c'est tout de suite qu'il faut travailler. Au contraire, des personnes qui auront suivi une filière courte, puis auront ensuite poursuivi avec un Master, auront une tournure d'esprit plus efficace, plus réactive.

Votre quotidien d'entrepreneur vous donne-t-il aussi des raisons d'être optimiste ?

Quand on rend service à un client, on en retire toujours satisfaction. C'est le sens du service que j'ai appris au Japon... Mes rencontres professionnelles sont toujours très agréables, et ça donne envie d'avancer.

Propos recueillis par Bastien Charbouillot.

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Gaston Nicolessi : "Une crise, c'est toujours une opportunité"

De minuscules mécanismes à même de recréer le monde dans ses moindres détails... Voilà un rêve d'optimistes ! Gaston Nicolessi est de ceux-là. Cofondateur de la start-up Nanotimes à Toulouse, cet homme de 32 ans est le témoin vivant d'un entrepreneuriat innovant, lucide et plein d'espoir. Son entreprise a mis sur le marché des logiciels d'interprétation des phénomènes du nanomonde, récompensés par plusieurs prix aux Trophées de l'Economie Numérique de 2007. Entretien.

TousOptimistes : Quelles perspectives ouvrent aujourd'hui les nanotechnologies ?

Gaston Nicolessi : A long terme, cela peut-être une véritable révolution... Les perspectives sont infinies, aussi bien dans le domaine de la médecine, de l'énergie, de l'électronique... Par exemple pour trouver de nouveaux types de matériaux pour remplacer le silicium, comme le graphène. Potentiellement, on pourra un jour sculpter la matière à l'atome près, et éviter toute dépense d'énergie inutile.

C'est finalement une démarche très écologique.

Cela étant, le domaine est largement victime d'un emballement médiatique : certains commencent à imaginer des nanorobots, alors qu'on travaille encore sur le plan fondamental. Chez Nanotimes, nous n'en sommes qu'à développer des outils pour les chercheurs de laboratoire, afin qu'ils puissent localiser et manipuler certaines molécules.

Comment s'est passé votre entrée sur le marché ?

Aujourd'hui tout est "nano"... Nous avons été portés par la bulle de 2007. Mais elle nous a aussi porté préjudice en brouillant les pistes ; avec l'emballement, plus personne ne distinguait ce qui était vraiment porteur. Dès 2008 nous avons dû réduire la voilure... Et nous séparer de nos locaux.

Est-ce que cela a joué sur l'ambiance de travail ?

A vrai dire, absolument pas. Nous avions toujours voulu faire du télétravail, et nous avons "profité" de la crise... Une crise, c'est toujours une opportunité. Aujourd'hui nous nous réunissons une fois par semaine ; l'entreprise recrute sur la base du télétravail, et nous louons des locaux pendant trois mois pour intégrer les nouveaux éléments. Ça se passe très bien et nous souhaitons continuer ainsi.

Les start-ups sont-elles assez soutenues en France aujourd'hui ? Que préconisez-vous ?

C'est sûr qu'il y a quelque chose à faire. Monter une start-up, c'est chercher un marché qui n'existe pas encore... On est toujours en avance. Il faut alors permettre aux innovations d'accéder au marché. Nous vendons nos produits exclusivement à des laboratoires ; et aujourd'hui, nos principaux clients sont à l'étranger, car les chercheurs français n'ont plus de moyens ! La France se pénalise doublement : le marché de l'innovation peine et la recherche ne peut pas avancer sans outils... Notre société fonctionne de façon aberrante : l'économique a pris le pouvoir dans tous les domaines, et on oublie de penser à long terme.

Vous qui travaillez dans l'infiniment petit, pensez-vous qu'il y a une bonne dimension du politique ?

Aujourd'hui on veut supprimer certaines collectivités... Alors que les décisions locales ont une influence globale. Pour moi, la bonne échelle est celle de l'Union Européenne. Il faut qu'elle puisse se renforcer politiquement et mieux s'articuler avec ses territoires. Ceux-ci aussi doivent pouvoir trouver de nouveaux liens entre eux pour dénouer les blocages étatiques.

Propos recueillis par Bastien Charbouillot.

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Jean-Yves Hepp - Unowhy

Jean-Yves Hepp (Unowhy) confie à PME Finance ses raisons d'être optimiste au quotidien et ses suggestions pour améliorer le financement des PME.

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Vincent Picou - Squareclock

Vincent Picou (Squareclock) confie à PME Finance ses raisons d'être optimiste au quotidien et ses suggestions pour améliorer le financement des PME.

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Jean-Claude Maurel - Medesis

Jean-Claude Maurel (Medesis) confie à PME Finance ses raisons d'être optimiste au quotidien et ses suggestions pour améliorer le financement des PME.

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Eric Didier - Ividence

Eric Didier (Ividence) confie à PME Finance ses