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1104xx IFS PME, Siba, FNA

Avril 2011

ISF PME, Siba, FNA: Trois questions à Philippe Gluntz
 

Membre de PME Finance, Philippe Gluntz est président de France Angels et signataire de la Déclaration des Optimistes.
 

Quelles pourraient être les conséquences pour les business angels de la réforme de l’ISF ?
 

     300 000 personnes ne paieront plus l'ISF... et en même temps elles ne pourront plus opérer de déduction d'impôts. Les business angels ont d'autres motivations que la défiscalisation, mais s'il n'y a plus d'incitation, certains vont se décourager. Quant à ceux qui continuent à payer l'ISF, ils auront toujours d'autres moyens pour défiscaliser... Nous en avons parlé au gouvernement, il est conscient de ce problème; il travaille actuellement à un système fiscal alternatif à l'ISF-PME.

 

Après la crise, les angels ont recalculé leurs investissements à la baisse... Quelles sont les perspectives de développement pour les business angels aujourd'hui ?
 

     Entre 2009 et 2010, les montants investis par les angels sont restés stables autour de 28 millions hors sociétés d'investissement de business angels (Siba). Mais celles-ci se sont beaucoup développées ces dernières années. Elles regroupent une cinquantaine de personnes en moyenne et disposent d'un capital d'un à trois millions d'euros. Jusqu'ici, les angels avaient surtout travaillé en réseau: ils étudiaient les dossiers ensemble et chacun gardait la décision d'investir. Mais aujourd'hui leur nombre ne cesse de croître et certain n'ont plus le temps de faire ce travail… Il y a cinq ans, les réseaux de France Angels comptaient 1600 investisseurs. Aujourd'hui on en recense 4000; sans compter tous ceux qui travaillent en dehors des associations, qui sont probablement aussi nombreux. Au total il y a sans doute environ 8000 business angels aujourd'hui, autant qu’en Grande-Bretagne.

 

A quel moment une PME peut-elle se passer de l'aide de ses angels?
 

     C'est là un autre chantier sur lequel nous travaillons. Il y a un véritable problème : les capitaux-risqueurs s'engagent de plus en plus tard, et avec de moins en moins de fonds. Ils attendent parfois cinq ans ; entre-temps l'entreprise peut mourir, ou simplement végéter... Il y a besoin d'une troisième source de financement pour assumer cette "vallée de la mort". Des dispositifs sont déjà en place au niveau régional, notamment en Île-de-France, et nous espérons que le Fonds National d’Amorçage viendra combler cet écart.

Propos recueillis par Bastien Charbouillot